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Affichage des articles associés au libellé Danielle Bassez

Le même et l'autre

  Elle invente des jeux, toujours plus sophistiqués. Elle le déguise en femme. Le maquille, l'habille de ses propres atours, le fait déambuler dans cet appareil à travers la chambre, s'amuse de sa gaucherie. Il ne sait comment se comporter, quels gestes, quelle attitude prendre. Il a honte. Le désir le paralyse, il attend qu'elle décide, qu'elle aille plus loin. Elle soulève les jupes, dénude les fesses, les empoigne, glisse la main entre les cuisses, jusqu'au sexe. Le renverse sur le sol. Elle ouvre le corsage dont elle l'a vêtu, révèle les seins, les mord. Le pénètre. Danielle Bassez, le même et l'autre, Cheyne éditeur Une écriture unique. Un livre plein et double. Jamais je et un autre n'ont été autant une . Pamela Burns, Slate Shore II, 2015, oil and marble dust on canvas

Il filait sur les routes

  Il faut imaginer un enfant. Il faut imaginer deux femmes, dont l'une est morte. Elles l'avait éduqué. Il faut savoir aussi — dit quelque part le texte — "on n'aime pas les enfants, on les éduque." Le texte s'intitule "Vieilles", l'autrice s'appelle Danielle Bassez — publié en 1995 chez Cheyne éditeur. Extrait p. 18 : Ce qu'on ne peut obtenir, il ne faut pas le vouloir. Pour résoudre la contradiction, il avait effacé ce regard. Elle, et l'autre, il les avait repoussées, rayées de sa vie, il n'était resté d'elles que deux figures compassées, ronchonnantes, piliers de l'ordre dont il se gaussait. Les échos lui parvenaient de leurs évaluations. Elles n'avaient souci que des grades, des honneurs, ou siégeaient aux tribunaux d'infamie. Il en tirait un plaisir qui faisait mal, s'appliquait à s'exclure, à se déraciner. Il aimait la vitesse, il était de passage. A la nuit tombante, il filait sur les routes, inquie...