Au début de mes recherches, j'ai pu assister une paire de fois au meurtre de la Chenille, et j'ai vu, autant que le permettait la rapidité de l'opération, l'aiguillon de l'Hyménoptère s'adresser une fois pour toutes, soit au cinquième, soit au sixième segment de la victime. Pour confirmer ce résultat, la pensée m'est venue de constater encore l'anneau piqué sur des Chenilles non sacrifiées sous mes yeux et dérobées aux ravisseurs occupés à les traîner au terrier ; mais ce n'est pas à la loupe que je devais recourir, aucune loupe ne permettant de découvrir sur une victime la moindre trace de blessure. Voici le procédé que j'ai suivi. La Chenille était parfaitement tranquille, j'explore chaque segment avec la pointe d'une fine aiguille ; et je mesure ainsi la dose de sensibilité par le plus ou moins de signes de douleur que manifeste l'animal. Si l'aiguille pique le cinquième segment ou le sixième jusqu'à la transpercer même...
Tout est emprunté, même la vie.