Mouvance des remous, vigilance des éclats. Tout miroite, tout change, s'immobilise, se substitue, réapparaît. Les phrases de Claude Simon contiennent tout le livre. Les promeneurs font une nouvelle halte en haut de la falaise. Assis sur l'herbe, ils contemplent l'immensité à la fois immobile et mouvante qui s'étend devant eux. L'homme s'est assis à l'extrême bord, les jambes repliées, les pointes de ses souliers dépassant dans le vide. Il a posé sa canne à côté de lui et déployé sur ses cuisses le journal dont parfois le vent retrousse ou rabat l'un des coins. Il fait semblant de lire mais, en fait, ne parcourt que distraitement les titres, laissant le plus souvent errer son regard au-delà. Tout en bas, comme du haut d'une maison de plusieurs étages, on peut voir la grève d'où la mer s'est retirée laissant à découvert un tapis de galets dont la couleur change suivant une ligne qui correspond à la limite atteinte par le flot à marée haute, t...
Tout est emprunté, même la vie.