Un livre très simplement beau. Comme un fruit, à la peau fine, qui contient tout de la vie. Elle avait poussé un grand cri. Aussitôt les matrones s'étaient précipitées autour d'elle. Elles prirent les choses en main. On repoussa mari et enfants. On tendit un rideau de pagnes pour protéger le nouveau-né et sa mère. Les matrones savaient bien ce qu'il fallait faire : couper le cordon ombilical avec une moitié de tige de roseau taillée à cet effet, remettre le cordon à la mère de l'accouchée qui l'enterrerait dans un lieu connu d'elle seule, déposer le bébé sur le ventre de sa mère qui lui sourirait et palperait son petit corps comme pour le modeler, car la mère et l'enfant doivent apprendre à se reconnaître et il faut leur laisser le temps. Puis les matrones prépareraient une jonchée d'herbes fines tapissées de feuilles de bananier sur laquelle l'accouchée serait lavée et pansée, et chaque jour, elles se relaieraient pour présenter le bébé pour qu
Parmi "les confidences d'un père", l'histoire de Momus, apparaît dans le roman d'Isabelle Pouchin. Tout à fait insolite et sans rapport apparent avec l'histoire, elle l'éclaire pourtant d'un feu singulier. Et elle n'est pas sans projeter sa lumière sur les propos d'Alberto Giacometti que rapporte Yves Bonnefoy : « J'ai toujours eu l'impression ou le sentiment de la fragilité des êtres vivants, déclare Alberto : comme s'il fallait une énergie formidable pour qu'ils puissent tenir debout. Il dit encore : c'est la tête qui est l'essentiel — la tête, cette négation par les yeux de la boîte vide qu'est en puissance le crâne. » Momus, c’est un ami du dieu Vulcain, un ami attentionné, le chic type qui s’intéresse toujours à ce que vous faites. Or Vulcain reçoit l’ordre suivant : façonner une statue d’argile, laquelle servira d’étalon aux futurs hommes. Car Jupiter a des envies d’homme. Il s’applique, Vulcain ; l’ouvra