Le cheval avance fièrement. Sa robe étincelle à en brûler les yeux. Les oliviers baignent dans le soleil de deux heures. Les cris des enfants et les youyou des femmes
éclaboussent. La mariée glisse au bord du ruisseau. Mokrane la conduit
vers son mari, avec la dignité d'un serviteur de l'amour. Cela plaît à Ahmed de
voir Mokrane et personne d'autre guider cette fée, irradiante de beauté.
Chacun est animé d'une formidable gaieté. La nature elle-même s'associe
à la joie du cortège, accentuant en bordure du chemin d'amples senteurs
de menthe sauvage.
Quand tout le monde a gagné la fontaine, le silence se fait. Nadia délaisse sa monture et s'approche du bassin. Les femmes se mettent à fredonner un air qui entre droit au coeur comme un chant purificateur. Dans ses mains en conque, Nadia porte à ses lèvres un peu d'eau qu'elle boit lentement. Une goutte s'échappe le long de sa gorge, pareille à une perle de rosée. Nadia remonte ensuite sur le cheval et le cortège fait demi-tour. Au loin les montagnes dressent leurs contours crénelés.
Idir Tas
extrait de Les genêts sont en fleurs, Gaspard Nocturne, 2003
Dans ce conte qui tient de l'Histoire, de la fiction et de la poésie, Idir Tas raconte la Kabylie, telle qu'elle s'est inscrite dans sa mémoire.
Quand tout le monde a gagné la fontaine, le silence se fait. Nadia délaisse sa monture et s'approche du bassin. Les femmes se mettent à fredonner un air qui entre droit au coeur comme un chant purificateur. Dans ses mains en conque, Nadia porte à ses lèvres un peu d'eau qu'elle boit lentement. Une goutte s'échappe le long de sa gorge, pareille à une perle de rosée. Nadia remonte ensuite sur le cheval et le cortège fait demi-tour. Au loin les montagnes dressent leurs contours crénelés.
Idir Tas
extrait de Les genêts sont en fleurs, Gaspard Nocturne, 2003
Dans ce conte qui tient de l'Histoire, de la fiction et de la poésie, Idir Tas raconte la Kabylie, telle qu'elle s'est inscrite dans sa mémoire.
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