"Je recherche la liberté. Mon premier contact avec une œuvre est de type quasi amoureux : j'ai besoin de l’œuvre, je la désire, j'en ai une nécessité intérieure... Ensuite je fais "transpirer" l’œuvre, je m'en imprègne pour la ressasser tout en accompagnant cette immersion d'une démarche plus intellectuelle. C'est une étape éreintante et exigeante surtout lorsque vous pensez, cherchez, lisez, questionnez l’œuvre pendant 99% de votre temps et que le 1% restant sert à réaliser qu'en fait vous n'avez rien compris du tout et qu'il faut recommencer ! La dernière étape est celle de la libération. Mon interprétation se fie alors à l'instinct et à l'intuition. J'oublie tout ce qui peut être de l'ordre de la démonstration — je ne suis pas professeur en jouant ! Mon but est atteint lorsque j'ai réussi à me mettre totalement à l'écoute de ma propre expérience de l’œuvre. J'ai alors en tête l'image de fenêtres qui s'ouvrent : la musique entre, sort et circule. Elle est chez elle. Quand cette souplesse s'installe, elle est immédiatement ressentie par l'auditeur."
Mitsuko Uchida,
entretien donné en 1998 au Journal de la Cité de la Musique, cité par François-Xavier Szymczak sur France musique : https://www.francemusique.fr/emissions/arabesques/arabesques-du-mardi-18-decembre-2018-67390
photo Jean Radel
Très rarement, l'on peut s'écrier, comme je le ressens ici :"C'est tout à fait ça"!!!
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