Je résiste au désir d'écrire
Les mots s'effacent entre
Les fenêtres les mots s'écrivent
en lettres de disparition
Et signent des paysages blancs
Enfoncés dans leurs imaginaires
Rabroués où les voix tapies
Dans l'ancienne fourrure du verbe
Où les voix ne trouvent plus
Trace aucune des mots
Le désir d'écrire n'existe plus
Il s'est perdu dans le monde
Des images ensevelies dans
Les branches tordues
des paysages blancs
La mémoire est bannie
Comme l'émotion ou la
Pensée entre les branches
Le noir siffle ses chansons
De cris et de gémissements
On a enlevé les plumes
A tous les oiseaux et le poème
De leurs corps nus agite
Un peu la page où le désir
D'écrire résiste à la subversion
De son mouvement
Les livres sont éteints sous
La charge de leurs propres
Poids les pages ne bougent
Plus elles glissent dans le puits
De nos immobiles désertions
Soaz Saahli
Jean Arp, peinture 1925
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