Une femme à la mer
C'est le ventre nu découpé
Entre des seins à téter cachés
Et un sexe faible caché
Que les mots découvrent aux yeux de tous
Dans leur cri trempé dans les vagues
Et dans la salive fatiguée
C'est le ventre nu déterré
De cette aire de non-droit
Qui s'éveille aux rumeurs des baigneurs
Sur le sable entaché de déshonneur
Sous un ciel immensément nu.
C'est le ventre autour du nombril du monde
Crevasse béante où se glissent
Les siècles des mâles malades.
Ici, on cache la chair viciée des louves
Sous des tonnes de soleil
Et des tonnes d'étoiles
Ici, on cache la chair qui donne soif
De demain et d'eau de mer.
Ici, les femmes se couvrent de flambeaux
Et de drapeaux
Pour plonger la tête la première
Une fois, une fois seulement
Et devenir sirène ou poisson
Sans voile et sans ancre.
Ici, même la mer dort habillée.
Amina MEKAHLI. Une femme à la mer, août 2017
Zao WOU-KI, composition, huile sur toile 150 x 162 cm, 1986
RIP Amina.
RépondreSupprimerRepose en paix, Amina.
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