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Affichage des articles du juillet, 2014

De Vitebsk à Paris

Dans le site Des Lettres , on trouve ce texte original de Marc Chagall dans lequel l'élan et la fougue si propres au peintre peuvent se lire : Oh, si seulement je pouvais parvenir, chevauchant l'une des gargouilles de Notre-Dame comme s'il s'agissait d'un cheval, à tracer un chemin à travers cieux à la force de mes bras et mes jambes. Dans  son roman " Chagall ou la longue lettre au fils " Isabelle Pouchin fait parler un conservateur de musée qui rêve de ses toiles de Chagall perdues (extrait p. 32) :  ce cahier n’est qu’une cendre puis, je ne suis pas l’oncle de Chagall ; je suis incapable d’une telle prouesse l’oncle, quand il était épuisé ou malade, il grimpait sur le toit de son isba et il jouait du violon, figure-toi jusqu’à ce qu’il retrouve une assiette, une raison faire le pitre pour s’en sortir c’est pour cela que Chagall fait voler ses maisons ses vaches ses paysans ; c’est pour cela que sa tour Eiffel se promène à dos d’âne, qu

Exercice de nuit

C'est une étrange et longue guerre que celle où la violence essaie d'opprimer la vérité. Tous les efforts de la violence ne peuvent affaiblir la vérité, et ne servent qu'à la relever davantage. Toutes les lumières de la vérité ne peuvent rien pour arrêter la violence, et ne font que l'irriter encore plus. Quand la force combat la force, la plus puissante détruit la moindre ; quand l'on oppose les discours aux discours, ceux qui sont véritables et convaincants confondent et dissipent ceux qui n'ont que la vanité et le mensonge : mais la violence et la vérité ne peuvent rien l'une sur l'autre... Pascal, Provinciale XII, 1656 Alechinsky, Exercice de nuit, 1950

Saturé le papier l'est

ce que j’aime dans cet endroit c’est la possibilité d’avoir la tête couverte par la brume et l’orage du haut de la promenade trempée de noir et les gris des tessitures enveloppent l’herbe où l’encre investit creuse en fines lamelles rejoignant les fibres les plis et les accrocs des trombes de pluie finissent en rigoles taillant dans le dessin c’est l’aléatoire des précipitations qui me séduit ce n’est pas bien différent d’un ciel surchargé d’humidité ou vacant la forme des nuages est une tache sur la lumière rien d’autre, et qu’est-ce la pluie ? une occurrence de la sensibilité, une saturation de pression sur l’œil la main prend les relais et froisse en hâte il faut lire des poils ou crins de chevaux tracent sur le végétal ou la peau rugueuse du coton pressé un chemin issu de l’eau et de la suie par ces moyen l’âme oppressée se libère et rejoint l’anéantissement ophtalmique Lambert Savigneux