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Articles

Affichage des articles du mars, 2017

Office at Night

« Le tableau me fut probablement d'abord suggéré par de nombreux voyages dans le métro aérien à New York à la nuit tombée. Plus les aperçus sur l'intérieur des bureaux étaient fugitifs, plus les impressions sur mon esprit étaient fraîches et vives. Mon intention était d'essayer de suggérer l'isolement et la solitude d'un intérieur de bureau à un étage élevé, avec ce mobilier de bureau qui a pour moi une signification très précise.» La scène est vue depuis un point de vue fictif entièrement recomposé et qui donne à l'espace trapézoïdal sa vraisemblance en dépit d'une construction perspective aberrante. Recouvert d'une moquette verte, le sol remonte sur un plan oblique vers le mur du fond qui lui-même s'enfonce à l'extrémité gauche : l'espace instable, disloqué, semble basculer vers l'avant. Assis près de la fenêtre à son bureau, un homme aux cheveux blonds tient à deux mains une lettre sous une lampe en cuivre. Près de lui, une jeune

Edward Hopper à Paris

"La lumière est différente de tout ce que j'avais vu jusque-là. Les ombres étaient lumineuses, riches de reflets et, même sous les ponts, il règne une certaine luminosité." S'inquiéter de ce qu'il n'ait pas perçu l'importance d'une histoire qui n'était pas encore écrite, déploré qu'il se soit refusé à l'émulation moderniste, conduit à mésestimer la nature fondamentale de cette expérience parisienne. La luminosité des ombres : voilà la singulière énigme que Braque et Picasso l'auraient empêché de contempler. Au-delà de son intérêt esthétique, la remarque de Hopper trahit l'impression plus générale que lui font les contrastes de la vie parisienne, les oppositions qui y coexistent pacifiquement sans que quiconque se soucie de les noter. La douceur et la vivacité de la ville, les habitants à la fois insouciants et industrieux, bien élevés mais soupe-au-lait, obéissants et en même temps séditieux : autant de contrastes et paradoxe