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Affichage des articles du décembre, 2018

L'œuvre

"Je recherche la liberté. Mon premier contact avec une œuvre est de type quasi amoureux : j'ai besoin de l’œuvre, je la désire, j'en ai une nécessité intérieure... Ensuite je fais "transpirer" l’œuvre, je m'en imprègne pour la ressasser tout en accompagnant cette immersion d'une démarche plus intellectuelle. C'est une étape éreintante et exigeante surtout lorsque vous pensez, cherchez, lisez, questionnez l’œuvre pendant 99% de votre temps et que le 1% restant sert à réaliser qu'en fait vous n'avez rien compris du tout et qu'il faut recommencer ! La dernière étape est celle de la libération. Mon interprétation se fie alors à l'instinct et à l'intuition. J'oublie tout ce qui peut être de l'ordre de la démonstration — je ne suis pas professeur en jouant ! Mon but est atteint lorsque j'ai réussi à me mettre totalement à l'écoute de ma propre expérience de l’œuvre. J'ai alors en tête l'image de fenêtres qui

Un métier

Un métier Il fallait un métier. Pour gagner sa vie. C'était dans l'ordre des choses. Les choses étaient des murs, des sols, des portes et des fenêtres, des allées, des rues, des barrières, des placards, des vêtements, des bureaux, des horaires, des blouses de travail, des cours de récréation où les hommes d'un côté, les femmes de l'autre, se côtoyaient, échangeaient les mêmes paroles, les mêmes sévérités immuables chaque matin malgré leur renouvellement conforme à l'actualité. Pourquoi son père ne pouvait-il pas comprendre ? Son père qui n'avait jamais échangé une parole avec lui. D'un homme de cinquante ans à un homme de quinze ans. D'un homme de quarante ans à un homme de cinq ans. Jamais. Seulement le silence, la présence rare, les gestes, les directives convenues d'un père à un fils à non pas éduquer mais contrôler, cadrer. Sauf à la belle saison, par chance, quand l'enfant le suivait au jardin, il pouvait lui montrer les dégâts des cou