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Affichage des articles du février, 2013

oiseaux

... Vois, déjà son cou se replace en arrière, sa tête et son long bec retrouvent une position proche de l'horizontale. Il se rassure. Tu sais ils sont impressionnants à cause de leur envergure, parce qu'ils se mettent en croix pour sécher leurs ailes et qu'ils sont combatifs, mais pas davantage que les aigrettes ou les goélands. En fait le cormoran est plutôt un oiseau jovial, presque rigolard. Il est trahi par son apparence. Là tel que tu le vois, il a plus peur de nous que nous de lui ! Célia alors se lève avec des gestes très lents et en glissant se dirige vers l'oiseau qui bouge la tête, soulève ses ailes. Elle s'immobilise, attend, puis elle émet une légère modulation. Le cormoran ne bouge plus, Célia le fixe maintenant sans le lâcher des yeux, tout en continuant de moduler un chant doux et rauque. Elle se trouve bientôt à vingt centimètres de l'oiseau, puis à quelques centimètres. Sa main, avec la même lenteur vigilante s'oriente sur le cou du c

the simple

There was hardly anyone on the long, curving beach. A few fishermen were going back to their village among the tall palms. As they walked they made thread, rolling the cotton on their naked thighs and winding it on the bobbin; it was a very fine thread, and strong. Some of them walked with ease and grace, and others with dragging feet. They were ill-fed, thin, and burnt dark by the sun. A boy passed by singing, with long, cheerful strides; and the sea came rolling in. There was no strong breeze, but it was a heavy sea, with thunderous waves. The moon, almost full, was just rising out of the blue-green water, and the breakers were white against the yellow sands. How essentially simple life is, and how we complicate it! Life is complex, but we do not know how to be simple with it. Complexity must be approached simply, otherwise we shall never understand it. We know too much, and that is why life eludes us; and the too much is so little. With that little we meet the immense; and how ca

Les poètes

La lumière a un temps qui lui fut mesuré ; mais le royaume de la Nuit est hors le temps et l'espace. Novalis , Hymnes à la Nuit ... Tout ce qui ne peut être prouvé expérimentalement ou expliqué rationnellement a été banni de la connaissance, rejeté dans le domaine nocturne des fantasmes. Exclusion prodigieusement efficace qui a servi à transformer notre monde habitable, mais transformation qui a introduit entre le monde et nous la distance qui sépare le dominé du dominateur et nous tient isolés dans notre position dominante. Distance, séparation, béance où a germé cette illusion d'un néant absolu. On peut voir dans cette appréhension de la nuit comme image du néant une dénonciation du vide spirituel sur lequel débouche l'évolution technico-économique, une réaction tardive contre la triomphante idéologie du progrès. C'est pourtant à l'époque où naissait cette idéologie que penseurs et poètes attendaient de la nuit, de son mystère, de son infini, ce qui ne

ici sous les nuages

J'ai appris a j'ai appris b et le reste en atttendant l'heure de la récré qui n'existe pas ici sous les nuages je ne sais rien et je vais encore m'endormir je ne sais pas où pour vivre et pour mourir je m'en remets à Dieu qui n'existe pas photo-peinture et texte >   René Thibaud, 1974

J'ai dans l'âme

J'ai dans l'âme une odeur indicible  De vertige qui monte  comme une eau de marée  qui prend le pas sur le sable de la plage.  Une senteur si complexe  de relents de fruits de mer  où se délaient goémons, algues vertes, anémones,  et souvenirs de naufrages q ui remontent à l'amont  de la nuit des temps morts.  De relents qui obstruent  les chemins invisibles d es épices, de l'or, de la soie, des esclaves, de la drogue,  Où les voiles, les gondoles, les pirogues, les hors-bords o nt sombré, p rès des syrtes, des coraux, des brisants, des dérives,  a vec eux les marins et bien d'autres,  négriers, trafiquants, drug dealers et passeurs,  dans les eaux assoiffées de la mort. photographie de Lambert Savigneux Jean Saint-Vil poète haïtien à Gaspard Nocturne, le 25 mai 2010