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Articles

Affichage des articles du novembre, 2019

Les sens

Ce dont il y a vue, ouïe, perception, c'est cela que, moi, je préfère Arguant des "erreurs" ou des "illusions" des sens, les philosophes ont souvent douté que les sens méritent confiance quant à la connaissance des choses sensibles. Pour Héraclite, au contraire, comme pour Épicure, les sens sont les révélateurs de la réalité environnante. Des récits disent ce que certains ont vu ou entendu, dont ils ont eu la perception sensorielle. Mais je préfère voir, entendre, bref percevoir moi-même ce dont on parle, dit Héraclite. Les sens révèlent le réel – du moins au libre regard du philosophe. Car le regard de l'homme quelconque, par exemple du chasseur qui voit un lapin, est un regard préoccupé, qui exclut tout étonnement devant de il y a . Le lapin est – semble être, pense le philosophe. Héraclite XLVIII 74 (55 DK) commenté par Marcel Conche, puf, 2017 photo r.t

Quand les saisons roulent sur les toits

Quand les saisons roulent sur les toits, le jour et la nuit se confondent. Ils ne sont pas différents, ils s'échangent leurs masques, se cachent l'un dans l'autre. Des lumières, des couleurs, des ombres, déversées par paquets chassés par l'hiver ou accumulés contre les rives du toit. Des lunes renouvelées, recomptées, des étoiles, des nuits renversées, les choses parlent plus que les mots. Elles n'ont pas besoin de mentir, d'inventer. Les choses : ce que l'on voit, que l'on touche, que l'on perçoit, qui apparaît, disparaît, tout ce qui est hors de nous. Alors ça se met à parler, quand le son dans la gorge a rendu ses derniers mots, ça tricote une nouvelle langue, de nouvelles couleurs, la métamorphose court, nous emporte. Nous tisse en même temps un filet solide où rebondir, des cordes plus rêches, plus sèches où mettre les mains, ou des arbres ou des parfums de neige. photo et texte r.t, novembre 2017