Jean-Henri Fabre vient me visiter dans ma nuit, loupe en main, accroupi devant une fleur au milieu d'un essaim d'abeilles. A mon tour, je l'observe, je recueille ses paroles, je les note pour ensuite disséminer mon bagage dans l'atmosphère numérique ou en petits livres que j'imprime, espérant, tout comme les parasites qui vont peupler le duvet thoracique des insectes, offrir la chance à ce butin de prospérer, de faire rebondir son poids léger de connaissances. « Portons maintenant notre attention sur les jeunes Méloés en expectative sur les fleurs de camomille. Ils sont là, dix, quinze ou davantage, à demi plongés dans la gorge des fleurons d'un même calathide ou dans les interstices ; aussi faut-il une certaine attention pour les apercevoir, leur cachette étant d'autant plus efficace que la couleur ambrée de leur corps se confond avec la teinte jaune des fleurons. Si rien d'extraordinaire se passe sur la fleur, un un ébranlement subit n'annonce l
Tout est emprunté, même la vie.