Izak est initié à la musique par la dame au piano mais aussi par la pluie. Pour l'enfant tout est découverte. Sa sensibilité lui livre toute chose dans son mystère débordant et sans contour. Le jeune enfant a une étonnante imagination qui lui permet de voir ce qui ne se montre pas, ou de l'inventer. Il a l'oreille fine, il perçoit aussitôt les bruits qui commencent à se faire musique. Il les suit dans leurs aventures, il y trouve son chemin. Il donne sens à ce qu'il rencontre, il profite de tous les indices, tire les ficelles pour les tisser ensemble et avancer parmi le monde qui se construit. Izak est tour à tour émerveillé, terrorisé, traumatisé, abandonné. Il se relève et se remet au tissage de tout ça. En lisant, l'oreille s'ouvre, le cœur d'enfant nous revient, en partageant un peu de cette histoire qui est immense, forcément trop grande pour notre gourmandise d'adulte, si pressée, si prompte à aller au plus simple, au plus violent, au plus sécurita
Tout est emprunté, même la vie.