La rencontre avec la nature tropicale est, avant tout, une grande expérience esthétique. Les êtres vivants des régions tempérées, plantes ou animaux, [...] ont, pour la plupart, un style maîtrisé, délicat, parfois presque inhibé. Beaucoup sont d’une subtile élégance, d’autres sont simples, très rarement flamboyants. Au contraire, la vie tropicale semble avoir jeté toute contrainte par-dessus les moulins ; elle est exubérante, luxuriante, brillante, parfois même tapageuse, pleine d’audaces et d’abandons, mais, d’abord et avant tout, puissante et formidablement impressionnante. […] En forêt tropicale, la variété des lignes et des formes dépasse tout ce que les surréalistes, ensemble, ont jamais pu rêver ; beaucoup de ces lignes et de ces formes sont dotées d’un dynamisme et d’un sens profond qui font défaut, pour autant que je sois capable d’en juger, dans les œuvres qu’exposent les musées d’art contemporain.
Theodosius Dobzhansky « Evolution in the tropics », 1950
cité par Francis Hallé dans « La condition tropicale » Actes Sud, 2010
Jérome Bosch, détail du Jardin des délices.
Theodosius Dobzhansky « Evolution in the tropics », 1950
cité par Francis Hallé dans « La condition tropicale » Actes Sud, 2010
Jérome Bosch, détail du Jardin des délices.
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